Mugabe veut questionner Mgr Williams sur l’homosexualité et les sanctions

AFP
Le président du Zimbabwe Robert Mugabe compte demander à l’archevêque de Canterbury des explications sur la position de l’Eglise anglicane sur l’homosexualité et les sanctions internationales contre son régime, a annoncé dimanche un porte-parole présidentiel.

Mgr Rowan Williams, dirigeant spirituel de l’Eglise anglicane (environ 77 millions de fidèles dans le monde) est attendu ce dimanche à Harare où il doit notamment célébrer une cérémonie de communion dans un stade de la capitale.

Il pourrait en revanche ne pas être autorisé à pénétrer dans des bâtiments de l’église anglicane zimbabwéenne, en raison de la sécession de Mgr Nolbert Kunonga, un évêque anglican proche de M. Mugabe qui a pris le contrôle des biens de la communauté.

Du coup des milliers d’anglicans zimbabwéens n’ont pas d’autre choix que de prier dans des tentes, sur des parkings ou dans des églises d’autre confession.

Le porte-parole du président, George Charamba, n’a pas précisé si les deux hommes allaient effectivement se rencontrer, mais il a déclaré à l’hebdomadaire pro-gouvernemental Sunday Mail qu’en cas d’entretien, Robert Mugabe comptait bien questionner l’archevêque sur ces deux dossiers.

“Il veut savoir pourquoi l’église de l’Etat britannique, l’Eglise anglicane, a fait preuve d’un tel silence assourdissant alors que le peuple du Zimbabwe, y compris les citoyens Anglicans, souffrent de ces sanctions illégales”, a développé M. Charamba.

Le chef spirituel de l’Eglise anglicane s’est entretenu vendredi à Blantyre avec le président du Malawi Bingu wa Mutharika et après le Zimbabwe il est attendu en Zambie.

Evoquant vendredi son étape au Zimbabwe, il avait tenu à préciser que celle-ci ne serait pas “directement politique mais pastorale, mais évidemment je devrais aborder les problèmes du harcèlement et des persécutions de nos paroisses au Zimbabwe avec le président Mugabe”.

L’Union européenne et les Etats-Unis ont interdit d’entrée sur leur sol et gelé les avoirs du président, de ses proches et d’entreprises liés à son régime, après des violations massives des droits de l’Homme lors des élections de 2002.

L’église anglicane avait frôlé le schisme en août 2008, lors de sa conférence décennale à Canterbury (sud-est de l’Angleterre) qui avait rassemblé quelque 600 évêques anglicans du monde entier, essentiellement sur la question de l’ordination des femmes ou de prêtres homosexuels par l’Eglise d’Angleterre.

Un quart environ des prélats, pour la plupart d’Afrique, avaient décidé de boycotter cette réunion.


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