1998- Un sondage du projet “citoyens ressources” démontre une forte augmentation de l’insécurité dans le village.

Une étude réalisée par Benoît Audet, stagiaire en psychosociologie de la communication à l’UQAM démontrait en effet en mars dernier que les problèmes de criminalité dans le village sont loin d’être réglés. 250 citoyens ont été rencontrés pour les besoins du sondage et les résultats confirment les analyses de RG dans ses deux derniers dossiers portant sur les patrouilles policières et les squeegees. 76,4% des personnes interrogées sentent leur sécurité menacée par l’une ou l’autre des problématiques qui sévissent dans le village alors que paradoxalement, 45% des policiers ne souhaitent pas s’impliquer dans quelque projet que ce soit visant à augmenter le sentiment de sécurité dans le village. Le sondeur suppose que ces policiers considéreraient que ce n’est pas leur travail que de participer à de tels projets.

Bien que les sondeurs insistent sur le fait que l’étude n’ait rien de scientifique, ces derniers considèrent que l’étude réalisée en partenariat avec les écoquartiers locaux et Tandem Montréal poussera les décideurs à prendre les vrais décisions. “On a donné une copie de l’étude à chaque politicien du village et on leur a dit qu’ils allaient devoir commencer à se réveiller et à prendre des mesures plus que concrètes s’ils voulaient être réélus”, de nous confier le représentant d’un organisme communautaire du village.

Plus de 80% des personnes interrogées considèrent que les principaux problèmes qui affectent leur sécurité dans le quartier sont reliés à la prostitution, aux drogues (incluant les seringues par terre) et la mendicité (incluant les squeegees) alors que 75% des citoyens considèrentque le village n’est pas propre etq ue la gestion des déchêts n’est pas adéquate.

Quant à la partie du sondage réalisée auprès des policiers du poste 22, les résultats sont très intéressants. 70% des policiers ne patrouille dans le village que depuis moins de 5 ans, 67% d’entre eux croient que la situation de la criminalité s’est stabilisée ou dégradée depuis leur arrivée, le même nombre croit que la salubrité des rues et de l’environnement s’est dégradé ou stabilisé sans amélioration. À la question #5, les policiers croient que le principal obstacle à l’implication des citoyens est leur désintéressement, leur manque de motivation et leur niveau d’éducation peu élevé dans le quartier. Rappelons que 45% des policiers eux-mêmes se foutent du village et de notre qualité de vie, faudrait se souvenir que le “gun” et les uniformes, c’est eux qui les portent, pas nous. On ne semble pas parler dans l’étude du coût en salaires des policiers qui ne se préoccupent pas du quartier dans lequel ils travaillent. Un nouvel argument pour la ville qui souhaitait justement obliger les policiers à résider au moins dans la ville de Montréal…

Pour obtenir une copie du rapport, on peut en faire la demande à Tandem Montréal au 522-2280.

Une conclusion positive ressorts quand même de l’étude de Benoît Audet, une grande partie de la population serait prête à s’impliquer pour revaloriser le village. C’est aussi ce qui motivait le comité du parc Beaudry qui voulait la tête des drogués et des putes. Sauf que personne, au niveau politique ni policier, n’était là pour les écouter…

R.L.C.

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Roger-Luc Chayer Journaliste et éditeur de Gay Globe TV et de la Revue Le Point
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