Innée ou acquise? Le débat d’un autre temps sur l’orientation…
Roger-Luc Chayer
Commencer avec une citation d’Anderson Cooper, grand journaliste à CNN et personnalité publique ouvertement homosexuelle, c’est résumer en une phrase des années de débats sur une question réglée depuis longtemps.
On croyait la question pourtant réglée depuis longtemps en effet, mais si nous en parlons aujourd’hui, c’est que le débat renaît parfois, sur la base de fausses considérations ou d’erreurs factuelles que nous allons tenter de bien expliquer ici. D’abord, commençons par mettre un terme à un mythe: L’homosexualité est acquise. FAUX! L’homosexualité, tout comme l’hétérosexualité, la bisexualité ou l’übersexualité sont toutes des orientations sexuelles qui trouvent leur origine au même endroit, dans l’inné. En effet, on ne choisit pas d’être homosexuel pas plus qu’on ne choisit d’être hétéro ou d’avoir les cheveux bruns ou les yeux bleus. Toute personne naît avec une orientation propre, parfois clairement exprimée, parfois plus ambiguë mais il a été démontré scientifiquement depuis longtemps que l’orientation sexuelle n’est pas une question de choix. Pour preuve, par exemple, après de nombreuses études médicales et psychologiques sur la question, le corps médical décidait en 1973 de retirer l’homosexualité du registre national américain des maladies, permettant à toutes les orientations de s’exprimer et d’exister de façon juste et égale.
Là où le message scientifique ne passe pas, c’est auprès des religieux ultra orthodoxes qui persistent à croire que l’homosexualité est une question de choix de la part d’individus qui en seraient victimes. Or, rien ne supporte scientifiquement ces croyances et quand on y pense bien, quant à parler de la crédibilité de telles affirmations, ce sont les mêmes religieux qui sont responsables de milliers de cas d’abus sexuels sur des enfants. Est-ce que la pédophilie est innée ou acquise chez ces personnes? Soyons sérieux! Là où le débat peut causer un tort irréparable, c’est dans l’opinion que peuvent se faire les jeunes d’aujourd’hui si la question est mal traitée. Les statistiques démontrent que souvent, les jeunes hommes qui se découvrent gais ont tendance à se suicider plus facilement si on leur fait croire que la question relève du choix plutôt que de l’évidence. Et si l’homosexualité était acquise par choix, que dire alors de l’aspect culturel de l’orientation? De nombreuses personnes de la communauté gaie s’identifient avant tout à la culture gaie sans même penser à la question sexuelle, qui relève de la vie privée et ne doit concerner personne ni dans les écoles, ni dans les églises et surtout pas dans l’État. Une chose est claire par contre, la violence homophobe elle, est acquise car elle se traite. C’est un choix et, qu’on se le dise, déclarer que l’orientation sexuelle est une question de choix est un acte de violence homophobe.