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YVES NAVARRE 20 ans plus tard…

Sunday, February 23rd, 2014

Collaboration spéciale: Pierre Salducci

Romancier à succès, star médiatique et populaire, il a incarné l’espoir, l’affirmation et la liberté pour des milliers d’homosexuels pendant plus de deux décennies avant de finir sa vie tragiquement.

Véritable figure mondaine, intronisé icône gay presque malgré lui, que reste-t-il d’Yves Navarre vingt ans après sa mort? Alors que ni ses éditeurs historiques ni les grands médias ne jugent utile de lui rendre le moindre hommage, voici que le souvenir du prix Goncourt 1980 refuse de disparaître et que l’écrivain revient sur le devant de la scène, à l’initiative de quelques fidèles et grâce au soutien inconditionnel de ses anciens lecteurs.

Pour ceux qui n’ont pas connu cette époque, il est difficile d’imaginer aujourd’hui à quel point Yves Navarre a été célèbre, à quel point il était important, combien il a été aimé, louangé et consulté. À la vue du peu de traces qu’ont laissé sa vie et son œuvre dans l’espace public, on pourrait presque penser qu’il n’a jamais existé. Où sont les médiathèques, les collèges ou les rues à son nom ? Pourtant, rares sont les écrivains français parmi les contemporains de Navarre dont l’oeuvre et le parcours ont eu un tel rayonnement à la fois national et international. Même les auteurs les plus célèbres d’aujourd’hui sont loin d’atteindre la popularité et l’impact qu’a connus cet homme en son temps.

Né en 1940, Yves Navarre surgit dès 1971 avec un premier roman, Lady Black, publié chez Flammarion. Il a tout juste 30 ans et a déjà écrit dix-sept romans auparavant mais aucun n’a jamais trouvé preneur. Pour lui, c’est la délivrance. Il quitte le milieu de la publicité où il exerçait comme concepteur rédacteur et se consacre à temps plein à l’écriture. Il signera en tout une trentaine de romans, mais aussi des pièces de théâtre, des poèmes, des chansons, des livres pour enfants.

Dès ses premiers livres, il aborde librement le thème de l’homosexualité et choque par sa liberté de ton dans une France conservatrice pour qui le sujet est toujours tabou. Plus on le lui reprochera et plus il s’obstinera, refusant le silence, refusant de se taire. Il a déjà beaucoup vécu, et il a aussi souffert. Il a une revanche à prendre sur la vie, il a du temps à rattraper sur toutes ces années où il s’est senti bâillonné par le refus des uns et des autres.

Les années soixante-dix feront de lui une véritable étoile montante. On se l’arrache. Il devient l’écrivain à la mode, fréquente les grands de ce monde. Il est l’ami du tout Paris branché et people. Il pose nu à plusieurs reprises et publie ses photos dans des magazines branchés ou des albums de personnalités, au grand dam des âmes bien pensantes.

Des artistes renommés font son portrait, tels que David Hockney, Aleko Fassianos, Daniel Boudinet ou Jean-Daniel Cadinot. Il collabore à de nombreux projets, en France comme à l’étranger. Il écrit même pour le cinéma et raffle en passant un prix du meilleur scénario pour un film avant-gardiste suisse dont il a signé les dialogues. Son théâtre est joué sur scène et prend l’affiche un peu partout. En 1979, il rate de peu le Goncourt avec Le Temps voulu mais connaîtra finalement la consécration l’année suivante en recevant le fameux trophée pour son roman Le Jardin d’acclimatation dans lequel il dénonce le sort réservé aux homosexuels à l’intérieur même de leur propre famille. Le livre deviendra un énorme succès d’édition.

Au début des années 80, Yves Navarre est au sommet de sa carrière. On le voit partout. Il est même nommé porte parole de François Mitterrand en 1981. Pendant des années, il va rester incontournable. Il est de tous les plateaux télé, de toutes les émissions de radio, pas un débat d’idées ne se tient sans qu’il ne vienne donner son avis. Il fait la une de plusieurs revues, dont le magazine new yorkais Christopher Street qui le présente comme l’écrivain “le plus hot”, il bombarde les journaux d’articles, se fait inviter à droite et à gauche. Polyglotte, il parle parfaitement anglais et espagnol, sa réputation devient internationale et il est traduit dans le monde entier. Mais ces années fastes ne dureront pas. En 1984, victime d’un accident vasculaire cérébral, il échappe de peu à la mort et se retrouve fortement diminué. Il a à peine 43 ans, il ne lui reste que dix ans à vivre.

Absorbé par la rééducation et les traitements, Yves Navarre doit réapprendre à vivre et se trouve moins disponible pour la gloire et les paillettes. Il se sent diminué, il ne séduit plus. Il trouve ça difficile. La solitude lui pèse. Il continue d’écrire mais il porte en lui une amertume qui se manifeste de plus en plus souvent, jusqu’à saturation. Fatigué d’être présenté comme le porte drapeau de la cause gay, horrifié par l’étiquette d’écrivain gay qui lui colle à la peau, il s’affranchit des provocations et prend une direction plus consensuelle, comme s’il en avait assez de se battre, qu’il ne voulait plus être toujours celui par qui le scandale arrive. Il publie coup sur coup des romans très grand public comme Fête des mères, Louise ou Une vie de chat.

Le succès est toujours au rendez-vous mais il ne s’adresse plus aux même lecteurs. Ce faisant, il désoriente son public gay traditionnel qui ne s’y retrouve plus et commence à se détourner de lui après l’avoir porté aux nues pendant des années, un public qui s’éclaircit d’autant plus qu’au même moment le sida fait des ravages dans la communauté. Yves Navarre, personnage sensible et blessé par la vie, se sent abandonné et trahi. Il enchaîne les déceptions professionnelles et personnelles. Il se présente comme le plus vieux séropositif de France, sans que cela n’ait jamais pu être attesté par quiconque.

Supportant de plus en plus mal toutes ses désillusions, il décide de quitter Paris, vend son appartement rue Pecquay dans le Marais, et part pour le Québec commencer une nouvelle vie. En août 1989, Yves Navarre s’installe à Montréal, à la plus grande joie de ses nombreux admirateurs québécois. Il connaît bien la ville, il y est venu plusieurs fois et y a même des amis. Ce déménagement sera un nouveau souffle pour le romancier qui pendant quelques mois se sentira revivre, mieux traité et mieux entouré. Il achète un triplex dans le centre-ville bourgeois au 3439, rue Sainte-Famille où il recevra entre autres le comédien Yves Jacques dont il était très proche, mais aussi des intellectuels parmi les plus importants du moment comme Denise Bombardier ou Robert Lévesque. C’est d’ailleurs en rencontrant Robert Lévesque qu’il décide d’écrire un carnet hebdomadaire qui sera publié pendant un an, de septembre 90 à septembre 91, dans le journal Le Devoir. Ces textes seront ensuite réunis dans le volume La Vie dans l’âme, publié chez VLB. Dès son arrivée à Montréal, Yves Navarre change d’éditeur et passe aux éditions Leméac où il publie deux romans coup sur coup sous la direction de Pierre Filion : La Terrasse des audiences au moment de l’adieu et Douce France.
Mais l’enchantement ne durera pas.

Les relations avec son nouvel éditeur se dégradent très vite et l’époque de la rue Sainte-Famille se termine brusquement quand l’écrivain décide tout à coup de vendre de nouveau sa maison.

À partir de là, il ne voit quasiment plus personne et se retire dans la solitude.

Poursuivi par ses vieux démons, Yves Navarre ne cesse de s’enfoncer dans une profonde dépression. Il reçoit le prix de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre en 1992 mais c’est comme si c’était déjà trop tard. La magie n’opère plus. Fin 1993, après avoir pourtant séduit les intellectuels de la belle province, il ne trouve plus aucun charme à sa vie montréalaise. Il offre toutes ses archives à la Bibliothèque nationale du Québec (dont un incroyable journal manuscrit de plusieurs volumes) et repart pour la France dans le plus grand secret. Ses proches stupéfaits apprendront la nouvelle par un communiqué laconique publié dans la presse le samedi suivant. Il s’installe à Paris dans un tout petit appartement, lui qui était habitué au luxe et aux vastes demeures élégantes. En janvier 1994, il met fin à ses jours en absorbant des barbituriques. Il n’a que 53 ans. Trois semaines avant son suicide, le jour même du premier de l’an, il écrivait dans un poème: “ J’ai peur de sortir, j’ai peur de rester, j’ai peur de fermer les yeux, j’ai peur de les ouvrir, un mauvais sang coule dans mes veines…” Il laissera une lettre pour ses proches dont on ignore à ce jour le contenu. Vingt ans après sa mort, Yves Navarre a beau avoir disparu de l’actualité, son souvenir semble toujours aussi vivace chez ceux qui l’ont connu et son œuvre apparaît plus vivante que jamais.
Mieux que ça, il incarne désormais une parole libre, parfois même visionnaire, et sans aucun équivalent pour les nouvelles générations de gays d’aujourd’hui. Tout au long de sa vie, Yves Navarre a pris des risques et a fait preuve de courage.

D’une langue extrêmement habile et d’un niveau exceptionnel, il interpellait le monde autour de lui et s’adressait à ses lecteurs sur le ton de la confidence, murmurant à leurs oreilles comme s’il tissait un lien personnel avec chacun d’entre eux.

Les années 90 ont vu se succéder plusieurs titres posthumes ainsi qu’un livre hommage Un condamné à vivre s’est échappé. Dès le début des années 2000, les éditions H&O ont procédé à une série de rééditions en format poche, pas moins de huit titres en tout, tandis que naissait enfin un site officiel sur Internet.

Aujourd’hui, Yves Navarre a également fait son apparition dans Facebook où plusieurs pages lui sont consacrées tandis qu’une rencontre internationale se prépare en Irlande, les 25 et 26 septembre prochain, date anniversaire de l’auteur qui aurait fêté ses 74 ans. On attend la présence d’éditeurs, chercheurs, journalistes, écrivains, comédiens qui viendront témoigner de la vie et de l’oeuvre de l’écrivain.

Si nul hommage institutionnel ne semble encore lui avoir été rendu, Yves Navarre n’en finit pas pour autant d’écrire sa longue histoire d’amour avec ses lecteurs.

44- Pierre Salducci

Saturday, April 3rd, 2010

Pierre Salducci, auteur et journaliste québécois, gestionnaire de plusieurs projets sʼadressant à la communauté gaie québécoise, souhaite inviter les amateurs de littérature à visiter La Référence, un site littéraire qui ouvre la porte aux jeunes auteurs (Photo: salducci.com)
Cʼest le 1er août dernier que le cybermagazine La Référence a révélé sa nouvelle ligne graphique, lançant par la même occasion son numéro 43. Réalisée depuis 5 pays différents, la seule publication entièrement consacrée à la littérature gaie et lesbienne en français vient dʼintégrer Rézolibre, un groupe belge dʼédition et de diffusion à rayonnement international, un organisme indépendant, qui défend les lettres et la culture sous
toutes ses formes, sans tabous ni préjugés, et qui intervient tant au niveau de lʼinformation que de la distribution.
Pour La Référence, rejoindre le portail belge multidisciplinaire Rézolivre devrait permettre dʼaugmenter considérablement et rapidement la visibilité et la diffusion, tout en atteignant un statut encore plus professionnel. Ainsi La Référence accède à un stade supérieur .
Le projet de La Référence est né au Québec en 2003, à Montréal, sur lʼinitiative de Pierre Salducci, avec une équipe de collaborateurs québécois, avant de devenir international. Aujourdʼhui, après quatre ans dʼexistence, le bureau de rédaction est établi aux îles Canaries, tandis que nos chroniqueurs proviennent de nouveaux pays, toujours plus nombreux, comme la France, lʼAllemagne, la Belgique ou le Canada.

Pierre Salducci

Saturday, November 14th, 2009

Après 16 ans passés au Québec, lʼauteur dʼorigine française
annonce officiellement quʼil a quitté le pays. Le 27 août dernier,
Pierre Salducci quittait le Québec pour sʼinstaller définitivement en
Espagne, aux îles Canaries, une décision prise depuis plusieurs mois
déjà mais que lʼécrivain journaliste avait choisi de ne pas ébruiter.
Pierre Salducci était arrivé à Montréal le 29 août 1989 – exactement
la même semaine que Yves Navarre – il est devenu citoyen canadien
en 1994. Les amis de lʼécrivain, dont plusieurs collaborateurs de La
Référence, le cyber magazine quʼil dirige, sʼétaient donné rendez-
vous à lʼaéroport Dorval-Trudeau pour un au revoir tout particulier.
En effet, plusieurs dʼentre eux lui ont fait la surprise de se présenter
déguisés en travestis transformant ainsi les circonstances en un
événement exceptionnel et inoubliable. Il va sans dire que le joyeux
petit groupe, digne dʼun film de Fellini, nʼa pas manqué de se faire
remarquer créant toute une animation dans les couloirs de lʼaéroport.
Pierre Salducci avait déménagé au Québec un peu par hasard pour
poursuivre ses études de doctorat en littérature québécoise. Début 1991, il
est recruté au quotidien Le Devoir par Robert Lévesque, où il commence
une carrière de critique littéraire quʼil poursuivra ensuite à la radio et à
la télévision de Radio-Canada, ainsi que pour de nombreuses revues et
publications dans toute la francophonie dont la revue Le Point.

Crystal: la drogue du déni…

Saturday, October 10th, 2009

Par: Pierre Salducci
Apparue sur la côte ouest des États-Unis, cette nouvelle drogue
fonctionne comme un aphrodisiaque et un excitant ultra puissant. qui a
fini par séduire New York et ne cesse de se répandre depuis. Très populaire
chez les gais du circuit et chez les jeunes de la rue, ce fléau est déjà en
expansion au sein du grand public et dans les clubs d’hétérosexuels. Au
Canada, c’est à Vancouver que la consommation est la plus élevée, mais
plusieurs indices montrent déjà que le nombre d’usagers à Montréal est en
nette augmentation.
Connu sous différents noms tels que « crystal meth » ou « cristal
méthamphétamine », aussi appelé « speed », « méthamphétamine »,
« crank », « tweak », « meth », « ice Tina », ou « jib », le crystal est dérivé
d’une substance appelée amphétamine. C’est un stimulant de composition
synthétique qui affecte le système nerveux central. Il se présente sous
forme de cristaux, de granules, ou de poudre plus ou moins fine. Il peut
être avalé, reniflé, fumé ou injecté. Il est fabriqué de substances toxiques
et fortement volatiles, amalgamées en diverses combinaisons qui ne sont
jamais exactement identiques. Ses composantes incluent l’éphédrine (un
ingrédient de médicaments contre le rhume, en vente libre), l’éther, l’acide
sulfurique, des insecticides, des solvants et la lessive caustique, autant
d’ingrédients facilement disponibles en quincaillerie et en pharmacie.
Il se fabrique donc aisément et à peu de frais ce qui en fait une drogue
particulièrement attrayante car elle se vend très bon marché.

En plus de ravages dévastateurs sur le comportement, le crystal est
systématiquement associé à une augmentation du taux de contamination
par le vih car son effet désinhibiteur est très fort. Pourtant, au Québec, ni
la Direction de la santé publique ni les groupes de prévention du sida ne
se décident à tirer le signal d’alarme. Selon Stéphane Cadieux, intervenant
à Séro Zéro et militant en santé gaie, le crystal ne serait pas vraiment déjà
arrivé à Montréal, la drogue serait accessible depuis seulement un peu plus
d’un an et elle ne rejoindrait qu‘une petite clientèle, principalement des gais
qui sont sur le circuit depuis longtemps « On en parle depuis plus d’un an
chez Séro Zéro. Surtout l’équipe milieu qui intervient dans les bars et les
saunas. On se prépare à un plan d’action. On surveille. » Pourtant, selon
Didier Lestrade, journaliste auteur d’un dossier alarmiste sur le crystal dans
Têtu, il faudrait se méfier du silence qui entoure cette drogue. Selon lui, le
phénomène est marqué par le déni et fonctionne de façon très clandestine.
« C’est une drogue dont on ne parle pas. Comme si les utilisateurs eux-
mêmes voulaient garder ça secret. C’est une culture parallèle, clandestine.
Et puis, c’est le paradoxe du crystal. D’un côté, les gens qui en prennent
tombent vraiment dedans parce que c’est une drogue très addictive et
qu’ils aiment les effets obtenus, mais d’un autre, la culpabilité est très
forte si bien qu’il y a comme une gêne, une honte à en parler. Les gais ont
souvent une certaine assurance face aux drogues. Ils pensent qu’ils sont en
contrôle, qu’ils gèrent leur consommation, etc.
Quand c’est le cas, ils se sentent relativement à l’aise pour évoquer leur
consommation, mais ça ne se passe pas comme ça avec le crystal. Ceux
qui en prennent savent que ça les amène à dépasser leurs limites. Le déni
est très fort, comme dans toutes les situations qui entraînent des  prises
de risque élevées. Les seules personnes qui acceptent d’en parler, c’est
toujours des gens qui sont sortis de cette phase ou sont sur le point d’en
sortir. C’est un phénomène très underground, ce qui ne veut pas dire que
ce soit marginal. Ça ne veut pas dire que ça touche seulement quelques
personnes, mais c’est cloisonné. »
Pour Didier Lestrade, il est indispensable de mettre en place
immédiatement des campagnes de prévention avant qu’il ne soit trop tard.
« Cette fois-ci, nous avons la possibilité d’intervenir alors que la drogue
en est encore à ses tout débuts. Le crystal suit la même trajectoire que
la cocaïne dans les années 70 ou que l’ecstasy dans les années 80. On a
une certaine connaissance de ce genre de phénomène qui nous permet
d’en anticiper l’évolution et on sait que si on veut vraiment contrer le
processus, il faut intervenir le plus tôt possible.  Dès que ça devient une
mode et qu’il y a un marché, les choses s’organisent très vite.  Le crystal
vient beaucoup chercher les gais. Je crois réellement que cette drogue va
avoir un impact aussi important que l’ecstasy, il y a 15 ans. »
Didier Lestrade
(Photo: http://mots.extraits.free.fr/didier_lestrade.htm)
Didier Lestrade n’est pas un nouveau venu dans le milieu parfois contro-
versé du militantisme gay et a été fondateur d’Act-UP Paris, une organi-
sation de lutte et de défense des droits des personnes atteintes du VIH à
une époque où les militants perdaient souvent de vue que l’intérêt de la
collectivité gaie ne passait pas toujours pas des actes violents. Monsieur
Lestrade tient toutefois dans le cadre de cette entrevue à souligner qu’il
n’était pour rien dans le vandalisme des bureaux de l’éditeur du livre de
Rémès, Confidences d’un barebackeur» et qu’il n’a pas approuvé le geste.

QcBoy.ca: un site de rencontres pas comme les autres

Thursday, October 1st, 2009

Par: Pierre Salducci

Mêmes images sexy sur la page d’accueil. Inscription. Pseudo. Petites

annonces et rencontres en direct. Pourtant, vous n’êtes pas ici sur un site

comme les autres.

Fondé par Alain Léobon, QcBoy.net est le seul site de rencontres au

Québec qui n’appartienne pas à un groupe de presse ou à une entreprise.

Issu d’une initiative privée, QcBoy.net vous invite au plaisir tout en vous

informant sur le sexe sécuritaire. Qui plus est, vos visites sont utiles et les

données fournies par les internautes sont compilées dans le cadre d’une

recherche en santé gaie.

Alain Léobon fait partie de ces privilégiés qui ont su faire de leur passion

leur gagne-pain. Militant gai dès ses 20 ans et féru d’informatique, il

s’intéresse depuis toujours aux réseaux de rencontres virtuels. Chercheur

au CNRS, il a réussi à intégrer ce sujet dans son cadre de travail puiqu’il

étudie les impacts d’Internet dans la communauté gaie. Dès les années 80,

il a suivi de près l’aventure du minitel et des messageries téléphoniques, il

savait que la prochaine partie se jouerait sur Internet, il a voulu en être.

Décidé à créer son propre site, Alain Léobon s’entoure de deux amis,

François et Christophe, et fonde l’association Com’on west qui donne

naissance dès l’an 2000 aux sites smboy.net (club hard gai) et safeboy.net.

« On voulait parler de prévention, mais on s’est dit que faire de la pré-

vention sans petites annonces, ce serait pas lu, alors on a ajouté les petites

annonces, explique le chercheur. On voulait aussi accueillir toutes les

pratiques sexuelles, des plus hard au plus traditionnelles », d’où l’idée de

faire un smboy. « Ce sont des sites créés pour le plaisir, parce qu’on avait

vraiment un intérêt pour les rencontres en ligne », expose Alain Léobon.