Le VIH affecte-t-il la santé du cerveau ?

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Marc est un homme dynamique et jeune d’esprit qui porte bien ses 59 ans. Il vit avec le VIH depuis vingt-cinq ans. Grâce à un traitement efficace, il est toujours en pleine forme ; CD4 à 800, charge virale indétectable. Cependant, depuis quelques années, Marc éprouve des difficultés de concentration et des pertes de mémoire. Dernièrement, il a remarqué qu’il commençait à oublier des numéros de téléphone, ses rendez-vous médicaux, le nom de personnes qu’il venait de rencontrer ou parfois même de prendre ses médicaments. Il se demande si ces oublis sont uniquement dus au vieillissement ou si le VIH pourrait aussi en être responsable. Mais surtout, il se demande s’il peut faire quelque chose pour les contrer.

A long terme, il est reconnu que l’infection par le VIH peut affecter les fonctions cognitives, causant des problèmes de mémoire ou une diminution de la capacité à résoudre des problèmes. Certaines recherches démontrent que malgré un bon contrôle de l’infection, 30 à 50 % des personnes vivant avec le VIH peuvent éprouver plus de difficultés cognitives que des personnes séronégatives du même âge. Ces difficultés résultent-elles de lésions cérébrales provoquées par le VIH ? D’un vieillissement accéléré ? Des effets toxiques des médicaments ou du stress de vivre avec une maladie chronique sérieuse ? La réponse pourrait bien être “toutes ces réponses”.

Vous vous demandez peut-être ce que sont les fonctions cognitives ? Les fonctions cognitives sont la capacité d’une personne à penser, comprendre, planifier. Elles regroupent des processus spécifiques tels que la mémoire, la concentration, la résolution de problèmes et la capacité à acquérir de nouvelles informations. Lorsque l’un de ces processus est affecté, il y a ce qu’on appelle un déclin cognitif. Afin de nous permettre d’en connaître plus sur les changements cognitifs en lien avec l’infection par le VIH, l’étude “Pour un cerveau en santé” a été mise en place par un groupe de chercheurs de l’Université McGill et leurs collaborateurs d’autres régions du Canada et de l’Australie.

Ces chercheurs désirent mieux reconnaitre et comprendre les changements cognitifs et trouver des moyens pour améliorer ou préserver la santé du cerveau chez les personnes vivant avec le VIH. Cette étude qui a débuté en août 2013 durera cinq ans. Elle compte sur la participation de 900 personnes vivant avec le VIH qui auront un suivi dans l’une des cinq cliniques affiliées : la clinique de maladies virales chroniques de l’Institut Thoracique de Montréal, la clinique médicale l’Actuel de Montréal, la clinique spécialisée en immunologie de Hamilton, la clinique d’immunodéficience John Ruedy de l’Hôpital Saint-Paul de Vancouver et la Clinique Maple Leaf de Toronto. L’équipe multidisciplinaire de “Pour un cerveau en santé” est composée de médecins spécialisés en VIH, psychiatres, neurologues, neuropsychologues et épidémiologistes qui croient qu’une moins bonne santé du cerveau en présence du VIH serait due à plusieurs facteurs et c’est ce qu’elle cherche à identifier.

Si comme Marc, vous avez des pertes de mémoire ou des difficultés à vous concentrer, vous pouvez nous aider à identifier les facteurs qui entrainent un déclin cognitif en présence du VIH. De plus, vous nous aiderez à développer des outils et des interventions qui viseront à améliorer la cognition. Notamment, des outils mesurant les capacités cognitives et des interventions spécifiques qui pourront mesurer l’impact cognitif d’un programme structuré d’exercices physiques, d’un programme informatisé d’autogestion de la santé du cerveau et d’amélioration du sommeil et d’un entrainement cognitif par ordinateur. Parlez-en à votre médecin ou communiquez avec l’équipe de recherche.


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