Philippe Couillard
Friday, March 21st, 2014Philippe Couillard, né Philippe Couillard de l’Espinay1 le à Montréal au Québec, est un homme politique canadien, actuel chef du Parti libéral du Québec. Médecin de formation, il est spécialisé en neurochirurgie. Il a été ministre québécois de la Santé et des Services sociaux de 2003 à 2008 dans le gouvernement Charest et député du Parti libéral du Québec.
Couillard est élu député de la circonscription électorale de Mont-Royal à l’élection de 2003, puis élu député de la circonscription de Jean-Talon lors des élections de 2007. Il demeure en poste jusqu’à sa démission le .
Le 17 mars 2013, Philippe Couillard est élu chef du Parti libéral du Québec au premier tour avec 58,5 % des votes (seuls les délégués du parti, au congrès, avaient la qualité d’électeur).
Le 10 novembre 2013, il débute sa campagne pour devenir député de la circonscription d’Outremont lors d’une élection partielle, suite à la démission de Raymond Bachand. Il est élu député d’Outremont avec 55 % des voix le 9 décembre 2013.
Sommaire
Biographie
Fils de Pierre Couillard (1928-2001), professeur de biologie à l’Université de Montréal2, Philippe Couillard entre à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal à l’âge de dix-huit ans. En 1979, à l’âge de 22 ans, il obtient un doctorat en médecine3, puis en 1985 un certificat de spécialiste en neurochirurgie.
Neurochirurgien consultant à l’Hôpital Saint-Luc de Montréal, il y est chef du Service de neurochirurgie (de 1989 à 1992) et chargé d’enseignement à la faculté de médecine de l’Université de Montréal. De 1992 à 1996, il participe à la fondation d’un service de neurochirurgie à Dhahran, en Arabie saoudite. Puis (de 1996 à 2003), il enseigne à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke. Il est aussi chef du Département de chirurgie du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (de 2000 à 2003).
Remarié à Suzanne Pilote, Philippe Couillard est le père de trois enfants et le parâtre de deux autres.
Fonction de député
En 2003, Philippe Couillard est élu député pour le Parti libéral du Québec dans la circonscription électorale de Mont-Royal. Une circonscription qu’il connaît bien puisqu’il y a grandi et étudié. Château fort libéral depuis la création du comté dans les années 1970, il remporte cette circonscription avec plus de 80 % du suffrage, lui donnant l’une des majorité les plus importante au Québec soit 17 556 voix4.
Le , Philippe Couillard confirme qu’il sera candidat dans la circonscription de Jean-Talon, à Québec, lors des élections du 26 mars de la même année5. La circonscription était laissée vacante à la suite de la décision de Margaret F. Delisle de ne pas se représenter pour raisons de santé. Le jour du scrutin, Philippe Couillard est élu avec une majorité de 3 873 voix.
Le 10 novembre 2013, il débute sa campagne électorale pour devenir député de la circonscription d’Outremont lors d’une élection partielle, suite à la démission de Raymond Bachand. Il est élu député d’Outremont avec 55 % des voix le 9 décembre 2013.
Fonction de ministre de la Santé et des Services sociaux
Premier mandat
Le , il est nommé ministre de la Santé et des Services sociaux dans le Gouvernement Charest. La campagne électorale de 2003 portait notamment sur des enjeux en lien avec les soins de santé au Québec6.
Dès le début de son mandat, Couillard annonce que les Universités de Montréal et McGill pourront compter – de part et d’autre – sur la construction de nouveaux hôpitaux universitaires7. Couillard veut mettre d’avantage d’accent sur la recherche, l’enseignement et l’évaluation des technologies que sur la taille desdits hôpitaux.
Suivant les engagements pris par les libéraux en campagne électorale, Philippe Couillard engage la direction hospitalière de même que les médecins à assumer un rôle prenant dans la gestion des listes d’attente des hôpitaux montréalais en leur envoyant une lettre leur faisant part des intentions prises à cet effet 8. Il décide aussi, dans ce même dossier, de publier les listes d’attente sur internet.
Couillard engage également le MSSS dans une réorganisation du réseau de la santé afin de mieux coordonner les CLSC ainsi que les CHSLD. C’est la naissance de 95 Centre de santé et de services sociaux (CSSS) au Québec, dans une optique d’optimiser les structures présentes et de réduire le personnel administratif de ces structures. Cette réforme fut d’ailleurs contestée par plusieurs dans le réseau, qualifiée de « structurite » ou encore « d’illusion »9. Ces fusions ou regroupements auraient permis de diminuer à hauteur de 43 % le nombre d’établissements publics et de réduire de 39 % le nombre de postes de directeur général d’établissement de santé 10,11.
Alors que des doutes subsistait sur les intentions de la fondation Shriners Hospitals for Children de construire l’hôpital pédiatrique à Montréal plutôt qu’à London en Ontario, le ministre Couillard a tenu a rassurer Gene Bracewell – l’un des dirigeants des Shriners – au regard de rumeurs de nouveaux délais pour la construction de l’hôpital. Finalement, le successeur de Couillard, Yves Bolduc annoncera un investissement de plus de 100M $ de la part des Shriners pour une construction de 173 000 pieds carrés à proximité du CUSM.
C’est durant son mandat aussi que le gouvernement du Québec révisera sévèrement la Loi sur le tabac. En effet, c’est à la suite de cette modification qu’il devint impossible au Québec de fumer dans un endroit public et à moins de neuf mètre des portes. Le projet de loi 112 reçut l’aval de la majorité des groupes de pression anti-tabac, bien que certains dirent que le projet n’allait pas assez loin. La vision du ministre était évidemment teintée de sa formation médicale, il déclara à ce sujet : « [la fumée] rend malade, tue précocement [et] affecte presque chacun des organes humains12. » Il réussit à rallier la majorité des groupes tout en faisant voter à l’unanimité la réforme de la loi13.
Dans les autres réalisations de ce premier mandat, nommons : la mise en place d’un directeur national de lutte contre le cancer, la réglementation sur la publicité des médicament, la mise en place des pompiers comme premiers répondants, une lutte intense aux bactéries nosocomiales14, la création de 20 maisons de naissance 15 et la fusion des hôpitaux de Lachine et de LaSalle16.
Il négocia aussi les révisions salariales et des conditions de travail des ambulanciers, des médecins spécialistes 14.
Second mandat
Lors de la formation du premier conseil des ministre de la 38e législature en 2007, Jean Charest reconfirme Philippe Couillard au ministre de la Santé et des Services sociaux. Le premier ministre l’a également nommé président du Comité des priorités et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, succédant à Michel Després. Il gère au cours de l’automne 2007 le dossier des fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec avec la ministre des relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, et avec le président par intérim du conseil exécutif de la ville de Québec, Ralph Mercier.
Concernant le ministère de la Santé, Philippe Couillard affirme que l’ère des grandes réformes structurelles est terminée. Celui-ci se concentre sur la gestion plus fine du ministère. Dès son assermentation, il fait état du ménage à réaliser dans les hôpitaux (au sens propre du terme) de manière à régler pour de bon le problème de bactéries nosocomiales qui utilise moult ressources dans les hôpitaux. Il se fixe aussi comme priorité l’embauche d’infirmières et la résolution du dossiers des listes d’attente.
Le ministre donne aussi un statut particulier à l’Outaouais. Problème récurrent, issu de l’arrangement fédératif canadien, les patients allaient se faire soigner directement en Ontario plutôt que dans les hôpitaux de la province. Le ministre débloque donc une aide de 20M $ afin de mettre en œuvre des mesures incitatives pour l’accessibilité aux soins de santé 17.
C’est lors de ce second mandat, sous l’impulsion de la ministre des Finances et présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget qu’est officiellement lancé l’appel d’offres en mode PPP pour la construction du nouveau CHUM.
À la suite du rapport déposé par Claude Castonguay, une autre réforme s’amorce. Celle-ci sous le couvert médiatique. Désirant mettre en place une recommandation majeure du rapport, le ministre de la Santé décida donc de revoir le mode de financement des hôpitaux. Ainsi, ce ne sont plus les interventions des hôpitaux qui seraient tributaires des fonds, mais bien l’inverse de manière à ce que l’argent suive le patient. Cette façon de fonctionner est d’ailleurs propre à la pratique privée, appliquée au NHS sous la forme de Fundholding britannique18,19.
En bref, sous son impulsion ministérielle, 40M $ sont ajoutés pour l’aide aux familles des personnes handicapées20, la Loi sur la protection de la jeunesse sera révisée, une campagne d’information et de sensibilisation du MSSS sera mise en place pour combattre les préjugés sur la dépression 21.
À la suite de son départ, le milieu de la santé se mobilisa afin de faire savoir qu’il attendait de son successeur qu’il reste dans la même veine que ce qu’avait annoncé le Dr Couillard 22.
Démission
Le , il démissionne de ses fonctions de député et de ministre de la Santé et des Services Sociaux. Il dit vouloir aller vers de nouveaux défis. Il est le ministre qui a occupé le plus longtemps le poste de ministre de la Santé23. Le médecin Yves Bolduc lui succède au poste de ministre de la Santé et des Services sociaux et se présente comme candidat aux élections partielles dans le comté de Jean-Talon. Pour le dossier de la Capitale-Nationale, c’est le premier ministre Jean Charest qui occupe les fonctions de Philippe Couillard concernant les fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec.
Sa démission a créé un tollé lorsque certains quotidiens révélèrent que M. Couillard avait négocié avec son futur employeur alors qu’il était toujours ministre de la Santé. Il révèle par la suite avoir consulté à deux reprises le Conseil exécutif – le plus haut ministère québécois – à ce sujet, de manière à s’assurer de la plus grande transparence face à ce processus24. Philippe Couillard se défendra d’avoir agi ainsi, tout en soulignant lors de son retour en politique en octobre 2012 qu’il aurait agit autrement au regard des règles aujourd’hui en place à l’Assemblée nationale25.
En outre, l’ancien ministre fut blanchi de tout conflit d’intérêt et de tout soupçon éthique par le Commissaire au lobbyisme André C. Côté26, bien que plusieurs journaux dont Le Devoir eurent mentionné l’inverse27.
Pratique privée
Le 18 août 2008, Philippe Couillard se joint à Persistence Capital Partners, à titre de partenaire du Fonds d’investissements PCP en santé28. Un fond visant à financer des initiatives de santé autant publiques que privées. Il fut également, de 2011 à 2012, conseiller au Groupe Secor, une firme-conseil indépendante de stratégie au Canada29.
Le 24 juin 2010. il est nommé au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS) qui exerce de l’extérieur, au nom du Parlement et du public canadien, une surveillance sur le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS)3.
Il enseigne la gouvernance des systèmes de santé aux étudiants de l’Université McGill, poste partagé entre les facultés de médecine et de droit3.
Il est membre des conseils d’administration de deux sociétés canadiennes de biotechnologie : Amorfix Life Sciences et Thallion Pharmaceuticals, inscrites à la Bourse de Toronto (TSX)3.
Philippe Couillard fut également membre du conseil consultatif international mis sur pied par le ministre de la santé d’Arabie saoudite3.
Le 5 avril 2011, il est nommé président du Conseil d’administration de la Fondation de recherche en santé (FRS) des Compagnies de recherche pharmaceutique du Canada (Rx&D)30.
Retour en politique
Campagne à la direction du Parti libéral
À la suite de la démission de Jean Charest du poste de chef du Parti libéral, Couillard décide de faire un retour en politique. Il affirme ne pas y avoir songé à cette éventualité jusqu’au moment où – au retour d’un voyage de pêche – il a constaté qu’il avait de nombreux messages sur son BlackBerry. Néanmoins, son nom est soulevé par plusieurs journalistes les jours suivant la démission de Charest31. Des sources confient qu’il teste ses appuis durant quelques semaines pour ensuite se lancer le 3 octobre 201232. Il est le second candidat à se lancer après Raymond Bachand. Pierre Moreau et Jean David suivront.
Au moment d’annoncer sa candidature, il compte sur l’appui de 10 députés du caucus libéral et d’anciens ministres comme Michel Audet, Raymond Garneau, Alain Paquet et Benoît Pelletier. Ce chiffre montera jusqu’à 14 élus33.
Couillard domine dans les intentions de vote des membres tout au long de la course à la direction. Sa campagne est néanmoins marquée par des critiques de ses adversaires sur ses liens avec Arthur Porter, un ex-dirigeant d’hôpital québécois accusé de fraude. Couillard se défend de ce qu’il qualifie d’accusation par association. En effet, les deux médecins ont fondé — à l’époque où le Dr Couillard était consultant et professeur — une firme de conseil dans le domaine de la santé, mais qui est demeurée non seulement inopérante, mais aussi inactive, puisque dissoute selon l’article 210 de la Loi canadienne sur les sociétés par actions.34
Lors du congrès du Parti libéral du Québec, le , Couillard est élu chef dès le premier tour avec 58,5 % des voix. Ses adversaires, Pierre Moreau et Raymond Bachand récoltent respectivement 22 % et 19,5 % des suffrages.
Chef du Parti libéral du Québec
Quelques deux semaines suivant son élection, un premier sondage Léger Marketing met en tête le Parti libéral du Québec dans les intentions de vote pour la première fois depuis la défaite électorale des libéraux le 4 septembre 2012. Couillard est aussi vu dans les intentions de vote des électeurs comme étant le meilleur premier ministre parmi les chefs de partis. Une tendance jugée par certains comme prématurée, d’autres l’associent à une « lune de miel ». 35
Honneurs
- 2004 : Reconnaissance des anciens diplômés de l’Université de Montréal 36
- 2005 : Prix de reconnaissance du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire 37
- 2005 : Conférencier Wilder Penfield, Institut et Hôpital neurologiques de Montréal 38
- 2006 : Prix médecine, culture et société, de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal3
- 2006 : Prix du World Health Executive Forum 39
- 2007 : Prix d’excellence, Conseil canadien pour le contrôle du tabac 40
- 2007 : Médaille Jacques-Cartier, lors des Entretiens Jacques-Cartier tenus à Lyon3
- 2009 : Fellow Senior en droit de la santé, à l’Université McGill3
- 2010 : Membre du Conseil privé de la Reine pour le Canada 41