Plainte Journal l’Édition
Friday, June 13th, 2014Québec Conseil de Presse Gai du Québec
Ville de Montréal Avis et décisions
Date: 10 mars 2001
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François-Robert Lemire
Demandeur
et
Journal l’Édition
Mis-en-cause
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DÉCISION
Le Conseil de Presse Gai du Québec a été saisi d’une plainte déposée par un de ses membres contre le journal l’Édition.
D’abord, monsieur Lemire étant membre de ce Conseil, déclare être en conflit d’intérêt dans l’étude de ce dossier et demande l’autorisation de ne pas siéger pendant son étude ni pendant le vote. Le Conseil accorde la demande et monsieur Lemire se retire de l’assemblée.
Dans sa plainte, monsieur Lemire déclare que le Journal l’Édition a publié de fausses informations sur les stastiques web et le membership de la Chambre de Commerce Gaie du Québec et que l’Éditrice adjointe, madame Thériault, siégeant au C.A. de la Chambre de commerce, ne pouvait ignorer les véritables chiffres.
En effet, d’après le plaignant, deux semaines avant l’entrevue, un courriel avait circulé auprès des membres du C.A. de la Chambre les informant des vrais chiffres et plutôt que de corriger cette information dans l’article (venant du vice-Président de la Chambre), le journal a laissé passer l’information. Monsieur Lemire déclare que dans l’article, on mentionne de 8500 à 10 000 pages webs visitées par jour alors que la réalité est de 40 environ.
Le Conseil a invité les responsables du journal l’Édition à commenter cette plainte et à donner leur version de la situation mais on aura préféré ne pas commenter et le Conseil se déclare vexé et déçu de ne pas avoir eu la collaboration d’une publication qui se prétend sérieuse.
Considérant l’information déposée au Conseil, celui-ci croit que les chiffres affirmés dans l’article de Luc Bouchard, dans l’édition de février 2001 concernant la Chambre de Commerce Gaie du Québec sont erronés. Le Conseil se pose la question à savoir si c’est par complaisance que ces chiffres sont avancés.
Le Conseil en déduit donc que le code de déontologie habituellement en usage au Québec (FPJQ) n’a pas été respecté et blâme le journal l’Édition pour son manque de rigueur, qui aura pu engendrer des bénéfices indus et une fausse image positive pour un organisme dans lequel il siège comme administrateur.
RE: Guide de déontologie de la FPJQ: (Extraits pertinents)
Le rôle essentiel des journalistes est de rapporter fidèlement, d’analyser et de commenter le cas échéant les faits qui permettent à leurs concitoyens de mieux connaître et de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent.
Une telle information complète, exacte et pluraliste est une des garanties les plus importantes de la liberté et de la démocratie.
Les journalistes servent l’intérêt public et non des intérêts personnels ou particuliers. Ils ont le devoir de publier ce qui est d’intérêt public. Cette obligation prévaut sur le désir de servir des sources d’information ou de favoriser la situation financière et concurrentielle des entreprises de presse.
Les journalistes considèrent leur rôle avec rigueur. Les qualités déontologiques qu’ils exigent de ceux qui font l’actualité, ils les exigent d’eux-mêmes
Valeurs fondamentales du journalisme
Les journalistes basent leur travail sur des valeurs fondamentales telles que l’esprit critique qui leur impose de douter méthodiquement de tout, l’impartialité qui leur fait rechercher et exposer les divers aspects d’une situation, l’équité qui les amène à considérer tous les citoyens comme égaux devant la presse comme ils le sont devant la loi, l’indépendance qui les maintient à distance des pouvoirs et des groupes de pression, le respect du public et la compassion qui leur font des normes de sobriété, l’honnêteté qui leur impose de respecter scrupuleusement les faits, et l’ouverture d’esprit qui suppose chez eux la capacité d’être réceptifs aux réalités qui leur sont étrangères et d’en rendre compte sans préjugés.
Vérité et rigueur
Les journalistes ont l’obligation de s’assurer de la véracité des faits qu’ils rapportent au terme d’un rigoureux travail de collecte et de vérification des informations. Ils doivent corriger leurs erreurs avec diligence et de façon appropriée au tort causé.
Conflits d’intérêts
Les journalistes doivent éviter les situations de conflits d’intérêts et d’apparence de conflits d’intérêts, que ceux-ci soient de type monétaire ou non. Ils doivent éviter tout comportement, engagement ou fonction qui pourraient les détourner de leur devoir d’indépendance, ou semer le doute dans le public.
Il y a conflit d’intérêts lorsque les journalistes, par divers contrats, faveurs et engagements personnels, servent ou peuvent sembler servir des intérêts particuliers, les leurs ou ceux d’autres individus, groupes, syndicats, entreprises, partis politiques, etc. plutôt que ceux de leur public. Le choix des informations rendues publiques par les journalistes doit être guidé par le seul principe de l’intérêt public. Ils ne doivent pas taire une partie de la réalité aux seules fins de préserver ou de rehausser l’image de tel individu ou de tel groupe; le public pourrait les voir comme des défenseurs d’une cause plutôt que comme des journalistes. Les conflits d’intérêts faussent où semble fausser ce choix en venant briser l’indispensable lien de confiance entre les journalistes et leur public.
Les conflits d’intérêts ne deviennent pas acceptables parce que les journalistes sont convaincus, au fond d’eux-mêmes, d’être honnêtes et impartiaux. L’apparence de conflit d’intérêts est aussi dommageable que le conflit réel.
Les parties à ce dossier peuvent faire appel de cette décision dans les 15 jours en consultant la procédure sur le site web du Conseil.
CPGQ
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