La politique du mépris

Les journalistes se font imposer toutes sortes de normes par leur éthique ou le Conseil de Presse du Québec et en même temps, malgré ces obligations à traiter de la question politique avec une neutralité qui n’existe que dans l’imaginaire de ceux qui écrivent les guides de déontologie, les candidats et députés en campagne pour l’élection fédérale canadienne d’octobre 2008 méprisent à un point tel ce travail journalistique que la démocratie ne peut faire autrement que d’en souffrir.

Deux comtés sont sous surveillance par Le Point, Laurier-Ste-Marie, qui englobe le village gai et qui est représenté par le chef du Bloc Québécois Gilles Duceppe et Rosemont-Petite-Patrie qui compte le plus de gais en dehors du village, représenté actuellement par Bernard Bigras du Bloc Québécois.

Sauf pour cex deux députés, de nombreux candidats représentant de nombreux partis politiques veulent leur ravir le poste et se présentent contre eux. Par exemple, dans Rosemont, les conservateurs sont représentés par une dame inconnue qui ne donne aucun signe de vie alors que le NPD est représenté par Alexandre Boulerice, les libéraux par une autre dame et les Verts, les qui??

Parlons d’Alexandre Boulerice un peu. Ex-journaliste, Boulerice a contacté Le Point pour nous informer qu’il était d’accord avec une entrevue et qu’il allait répondre à nos questions. Depuis ce jour, aucune nouvelle de lui. Boulerice est pourtant un ex-journaliste, il connaît les impératifs de tombée et le travail de rédaction. Il connait aussi l’importance des entrevues. Et pourtant, rien à faire, sauf pour un engagement violé dès le lendemain, Alexandre Boulerice se présente comme le candidat du changement. Quel changement? La corruption intellectuelle est la même que pour tous les autres, il n’a rien à proposer et son mépris envers les journalistes est encore plus inacceptable qu’il est lui-même journaliste. Un menteur? Absolument. Un futur député? Probablement pas si nous pouvons l’empêcher…

Les libéraux quant à eux sont représentés par une bonne dame qui ne retourne ni ses appels, ni ses courriels et qui n’a strictement rien à foutre d’accorder quelque entrevue que ce soit et en cela, elle respecte la tradition des Libéraux qui disent et font n’importe quoi pour gagner un vote. Elle ne gagnera certainement rien dans Rosemont et c’est bien ainsi.

Les conservateurs ont une occasion en or de se faire connaître dans le comté puisqu’ils représentent le parti à abattre au Québec, directement en compétition avec le Bloc. Et poutant, rien à faire, on dirait que les candidats en politique sont formés à la même école, tous autant qu’ils sont, et que le mot d’ordre est de ne rien faire ou dire qui pourrait susciter un débat.

Mais merde! C’est une élection ou pas? Je peux comprendre que dans certains pays la démocratie ne s’exprime pas aussi librement qu’elle le pourrait à cause de dictateurs à la torture facile mais nous sommes au Canada merde. Quand des candidats et des politiciens se comportent en despotes et qu’ils manipulent le débat en le rendant impossible, ils violent un des droits les plus fondamentaux du peuple, le droit de savoir qui ils sont, ce qu’ils veulent de nous et comment ils veulent y parvenir.

Nous vivons des moments très décevants pour la démocratie et personne ne dit un mot au Canada. C’est simple, il faudrait un dictateur corrompu et violent pour fair réaliser à ce bon peuple de gros lards, gras et imbécile à souhait, que sa démocratie était importante au moment où il pouvait l’exercer. E si cette élection permettait à un tel despote de prendre le pouvoir? J’aurai gagné mon point.

40% des canadiens iront aux urnes en octobre, les 60% qui manquent mériteraient un bon fou du pouvoir à la tête du Canada, ça en braillerait un coup croyez-moi. Il y a d’ailleurs un chef qui a ce potentiel actuellement, dont le parti a prouvé par le passé qu’il pouvait utiliser l’armée pour torturer les québécois et qui a clairement mentionné son mépris du peuple en 1995. Pour 2008, le travail des journalistes spécialisés est donc foutu pour la communauté gaie et probablement pour les autres, à vous de voter bande de caves…

One Response to “La politique du mépris”

  1. Roger-Luc Chayer Says:

    Ajout: le candidat du parti conservateur dans Laurier Ste Marie est finalement un homme, Charles Lanford… Nous courrons après lui pour avoir une entrevue comme toujours… à suivre..

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