55- Nathalie Simard : le vrai du faux

La chanteuse québécoise quitte le pays pour un exil qu’elle déclare nécessaire, son partenaire Qué- bécor règle ses comptes sur la place publique, TQS fait un excellent coup avec une entrevue exclusive et pendant ce temps, quelques vérifications du Point démontrent que tout ce beau monde fait dans le boudin!
Dans la tourmente qui suit le départ de Nathalie Simard du Québec, le Québec se retrouve encore une fois do- miné par l’actualité d’une fausse diva, oubliée depuis plus de 20 ans, qui n’a jamais été une si grande chanteuse que ça mais entourée d’une équipe marketing capable de faire avaler n’importe quoi à n’importe qui… Nathalie Simard a la chance ou la malchance, tout dépend de la perspective, d’être une personnalité connue d’un pays (le Québec) qui n’a pas de culture ou si peu, qui valorise la médiocrité (on n’a qu’à voir le niveau intellectuel des campagnes de publicités de Jean Coutu pour comprendre), qui trouve toujours le moyen d’étirer la sauce faute d’avoir assez de beurre à se mettre sous la dent.
Lors de son passage en entrevue à TQS avec Jean-Guy Mongrain, Nathalie Simard a fait de nombreuses dé- clarations, qui prises strictement dans le contexte de l’entrevue, peuvent paraître plausibles et d’une bonne foi évidente. Malheureusement, si on vérifie rapidement quelques informations données de sa bouche même, on retrouve facilement les traces de confusion ou de discordances qui nous obligent, comme observateurs neutres de cette information, à nous questionner sur les dessous de cette affaire qui ressemble étrangement à un scan- dale financier. Oubliez les victimes d’agression, c’est de fric que l’on parle ici.
Pendant que Nathalie vit dans le sud officiellement pour jouir de son droit à la vie privée, toutes les questions financières liées à sa fondation sont laissées en suspens et c’est à ce niveau que le public donateur a certai- nement le droit de se questionner puisque les dons faits à la fondation, qui dépassent les 200,000 $, doivent pouvoir bénéficier aux objectifs et aux bénéficiaires de la fondation.
Pendant l’entrevue, Nathalie Simard déclare “J’ai fermé la fondation…”. Or, vérification faite à l’Inspecteur des Institutions Financières du Québec, la fondation qui porte le matricule no. 1163032031 est bel et bien ouverte, toujours active bien qu’un avis de défaut ait été produit par le gouvernement le 23 avril 2008, quelques jours avant qu’elle ne quitte le pays. Un avis de défaut est une formalité qui indique au dossier d’une personne, d’une compagnie ou d’une fondation qu’elle n’a pas fait sa déclaration annuelle selon la loi, cette déclaration permet- tant de s’assurer que la fondation remplit bien son mandat.
La fondation Nathalie Simard est donc en défaut de produire son rapport de gestion, ce qui est préoccupant en soi, mais si l’on prend cette information et qu’on regarde un peu plus loin dans le même rapport de l’Inspecteur, on découvre que même si Nathalie Simard était la présidente de sa fondation, un prestigieux groupe de per- sonnalités publiques y siégeaient comme administrateurs : Bruny Surin, Martin Simard (frère de Nathalie), Luc Lavoie (Québécor), Gilles Fortin, Julie Snyder (conjointe de Péladeau - Québécor), Isabelle Hudon, Paul Arcand (animateur radio), André Bouchard et Louis-François Hogue. Comment une fondation administrée par autant de personnalités aussi influentes peut ainsi se retrouver en défaut? Pendant que l’on semble vouloir faire porter le blâme d’une mauvaise gestion sur les épaules de Nathalie Simard, les milliardaires administrateurs et “grandes personnalités” de notre Québec sont absents. Où étaient-ils au moment de la disparition des boîtes de dons qui fait l’objet d’une enquête policière? Où étaient ces bonzes du pouvoir au moment d’administrer leur fondation? Voilà pourquoi, quand on ré-écoute l’entrevue de Nathalie Simard et qu’elle dit qu’elle n’avait pas le contrôle sur sa fondation, qu’elle fuit pour avoir la paix, voilà pourquoi, dans le fond, elle a peut-être raison.

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