Après quelques mois d’absence du à des circonstances tout à fait hors de mon contrôle, je me réjouis de pouvoir vous retrouver et de continuer à partager avec vous mon cheminement de détenu gai incarcéré en pays étranger. Le 11 septembre dernier était une date mémorable pour moi car il s’agissait de mon 8ème anniversaire d’arrestation et de mon emprisonnement donc.
Peu après avoir été condamné et incarcéré dans une prison de la Floride, j’ai complété les documents nécessaires à mon transfert au Canada. Le Canada et les États-Unis sont en effet signataires d’une convention qui permet aux canadiens incarcérés aux Etats-Unis d’être transférés au Canada pour servir le reste de leur sentence.
Ma première demande avait été faite en 2006 mais avait été refusée par les autorités canadiennes en janvier 2008 probablement par manque de documentation. Quelques semaines plus tard, j’ai redéposé une demande mais cette fois, elle avait plus de 80 pages et était accompagnée d’une pétition de plus de 200 signature supportant mon transfert au Canada. Cette demande a finalement été acceptée par le Canada plus de 27 mois après son envoi.
Pour que le transfert puisse se faire, il fallait maintenant l’accord des Etats-Unis au niveau de Washington mais aussi au niveau du Gouverneur de l’État où je purge ma peine. Une fois l’ensemble de mes frais judiciaires remboursés à l’État, une somme d’environ 2114$ US, je remplissais les critères pour que Washington rende une décision, ce qui a été fait.
Ainsi plus de 7 mois après l’acceptation du Canada et le remboursement de mes frais judiciaires à l’État, voilà que le 12 octobre dernier je recevais une lettre du bureau du Gouverneur Rick Scott de Floride dans laquelle j’apprenais que ma demande était refusée, qu’aucune explication ne serait donnée quant au refus et que la décision était finale et sans appel. Au total, le processus de cette demande aura mis un peu plus de 3 ans à se faire où j’aurai entretenu l’espoir, non pas d’être libéré, mais de pouvoir au moins servir le reste de ma sentence de 27 mois dans mon pays, près de ma famille, de mes amis, dans des conditions beaucoup plus humaines et à la fois plus propices à ma réhabilitation.
La lettre de Monsieur Scott ne contenait que 8 lignes sur deux paragraphes et ne mentionnait aucune raison du refus “Le bureau du Gouverneur n’a pas à donner de raison spécifique lors du refus d’une demande”. Je garde donc espoir en me disant que d’ici ma prochaine libération, je continuerai à contribuer à votre information via les pages de Gay Globe Magazine.