Le transsexualisme revu et corrigé

Le 22 avril dernier, nous recevions à la Revue Le Point un second fax d’une organisation du nom de fiertetrans.org, oeuvrant principalement dans l’organisation d’une journée internationale de la fierté trans et d’un gala de la fierté transsexuelle 2009 à Montréal. En plus de nous donner des informations sur l’événement, qui devait se tenir le 2 mai à l’UQAM, on nous expliquait sommairement le déroulement de ce gala. À la réception de cette télécopie, à titre d’éditeur du Point, j’ai décidé de faire une mise au point sur la question de la transsexualité en général car à mon avis, il s’agit d’une association avec la communauté gaie qui résulte d’une mauvaise information et surtout d’une méconnaissance de l’histoire et de la culture gaie.

La transsexualité n’est pas une question de culture et ne devrait pas être associée, selon moi, à la communauté gaie ou lesbienne puisque du propre aveu des personnes atteintes de cette condition de santé, il s’agit d’une anomalie qui se traite par une médication et par la chirurgie. On propose d’ailleurs dans le cadre de la journée de la fierté trans, des rencontres avec des spécialistes du domaine médical comme le Dr. Pierre Brassard, spécialiste de la chirurgie de réassignation de sexe ou avec le Dr. Éric Bensimon, professeur au département de chirurgie de l’Université de Montréal dont la pratique est dédiée à la chirurgie esthétique et à la chirurgie reconstructive faciale. Est-ce que les gais et lesbiennes sont le résultat de chirurgies ou de traitements hormonaux? Non. L’homosexualité a été retirée du compendium des maladies depuis des lustres au Canada et l’association volontaire ou accidentelle du transsexualisme à la communauté gaie devrait être évitée. Les gais et lesbiennes se sont battus pendant des années pour justement ne pas être traités de malades et pour que l’homosexualité ne soit pas réputée être une condition médicale. La reconnaissance des gais et lesbienne comme une culture, une orientation différente qui fait partie d’une grande diversité sociale et non médicale est établie et ne saurait être diluée par des amalgames maladroits.

Je n’ai pas répondu à l’invitation de ce groupe, qui me semble toutefois proposer des activités tout à fait légitimes au même titre que la Fondation Canadienne du Cancer ou la Fondation contre la Sclérose en Plaques qui œuvrent à l’amélioration des conditions de vie de personnes atteintes de ces maladies. Les gais ne sont pas des personnes atteintes d’homosexualité. J’avoue que l’amalgame m’indispose au plus haut point. J’ai publié de nombreux textes sur la condition trans par le passé parce que personne ne donnait un juste accès médiatique aux personnes qui vivent avec cette condition. J’ai été un précurseur dans ce domaine et j’en suis fier. Je souhaite toutefois conclure en réaffirmant que la communauté gaie ne doit pas inclure les conditions médicales de tous les délaissés de la société, nous avons assez de nos travesties qui, elles, sont des artistes membres de l’Union des Artistes et non des personnes atteintes de quoi que ce soit.

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