1998- Les modes de comunication chez les chiens et chats. Est-ce que mon animal parle et comprend?

Un propriétaire rappelle son chien, qui refuse d’obtempérer. Après plusieurs essais infructueux, il se met en colère, mais il sait qu’il ne sert à rien de se fâcher, et son appel reste enjoué, pense-t-il. Le chien revient mais s’arrête à dix mètres. Pourquoi?

Minou se fait les griffes sur le sofa, on a beau le punir par un pincement sur le cou, rien à faire,il recommence tous les soirs à la même heure. Pourquoi?

Communication.

Il y a communication lorsqu’une information est transmise d’un émetteur à un récepteur, de façon consciente ou inconsciente. Cette information passe par les sens. Chiens et chats communiquent peu par la voix mais sont très sensibles aux mouvements et aux odeurs. L’être humain privilégie l’usage des mots (le langage verbal, les sacres ou les menaces) et des symboles.

Qu’est-ce que la communication chez l’animal?

Communication chimique.

Les odeurs déposées dans le milieu et agissant sur l’état corporel du récepteur s’appellent phéromones. Les animaux déposent des phéromones avec leurs urines, les sécrétions de leurs sacs anaux, la transpiration de leurs coussinets plantaires. Grâce à ces odeurs, une chienne dominante empêchera une chienne soumise de venir en “chaleurs”, un chien mâle dominant réduira l’expression sexuelle d’un mâle dominé. Les humains produisent eux aussi des phéromones, dans les zones pileuses des aisselles, du pubis et dans leurs sécrétions sexuelles. Ces phéromones agissent dans l’attrait amoureux (Napoléon écrivait à Joséphine: “J’arriverai à Paris demain soir; ne vous lavez pas!”). Les chiens ont un odorat un million de fois plus sensible que le nôtre. Ils connaissent mieux que leur maîtresse l’état de son cycle ovarien. Les chiens dominants recherchent les endroits où les humains déposent leurs phéromones, c’est à dire le fauteuil et le lit du maître (pensons rien qu’aux chats qui viennent pisser sur le matelas des maîtres), et n’hésitent pas à chaparder les sous-vêtements du maître du sexe opposé. Une hypothèse récente incite à penser que les femmes induisent les lactations “nerveuses” chez leur chienne. À suivre… Les chats communiquent plutôt par des frottements de joues, des griffades et des marquages urinaires.

Communication vocale.

Un chien ordinaire comprend une vingtaine de mots. Il extrait les mots des phrases et y réagit s’il a appris que ces mots sont associés avec des situations précises: “assis”, “couché”, “viens”, … Mais quand il y a discordance entre le mot et le ton (”viens” avec colère), l’animal ne réagira uniquement qu’au ton. S’il y a discordance entre l’expression vocale et la gestuelle du corps (”viens” d’un ton mélodieux avec un corps en colère), il ne réagira qu’à la gestuelle. Chiens et chats sont capables de discerner les ultrasons des pleurs de bébé; cela les rend mal à l’aise car ils ne savent pas comment interpréter ces cris. Les chats se cacheront pensant être à l’origine du pleur alors que les chiens se soumettront et peuvent aller jusqu’à se coucher près de l’enfant, pour le calmer.

Les vocalises des chiens et des chats sont assez limitées. Les aboiements et hurlements sonores des chiens en détresse, lors d’anxiété de séparation, sont souvent très puissants. Pour les chats, sauf pour les chaleurs qui semblent exacerber les sons, la voix est généralement inaudible une fois la porte clause.

Communication visuelle.

Pour communiquer par des mimiques faciales et corporelles, l’animal va exagérer son intention. S’il veut apaiser, il se fera tout petit, la fasse lisse et les oreilles basses. S’il veut menacer, il se grandira, plissera la face, montrera les crocs, et dressera ses poils. Des postures sont ritualisées: en cas de conflit, se coucher sans bouger indique la soumission. L’être humain comprend assez bien cette symbolique. Mais certaines races de chiens au poil abondant, aux babines pendantes, à la peau plissée, présentent un certain handicap d’expression visuelle. Comme ils sont souvent comme de gros “nounours”, on a envie de les toucher et de les caresser, ce qui parfois est à l’origine de mésententes si ce dernier souhaitait la tanquilité.

Le vers du coeur

Comme vous avez pu le constater, le printemps est arrivé et bientôt les moustiques suivront. Qui dit moustiques, dit aussi maladie du vers du coeur pour le chien ( ou Dirofilariose). Il s’agit de vers qui habitent dans le sang des chiens. Une fois adultes, environ de la grosseur d’un spaghetti, ils se logent dans les compartiments du coeur, question d’avoir suffisamment de place. Évidemment si un coeur est plein de vers, le sang y circule mal et l’animal fait de l’engine ou meurt.

Les moustiques là-dedans ? Ils transmettent la maladie, en piquant un chien atteint, le moustique aspire quelques petits vers microscopiques. Lors d’un prochain repas sur un autre chien, les petits vers s’y déposeront, prendront la circulation et deviendront adultes dans le coeur de la pauvre bête. Les vers du coeur sont présents presque partout dans le monde. Nos régions étaient peu touchées jusqu’à ce que l’épidémie remonte des États-Unis ces dernières années (libre-échange ? Partys du Bad Boys Club?).

Les traitements pour un chien atteint sont pénibles. Mais la prévention est très efficace. Elle consiste à vérifier si le chien n’est pas déjà porteur par une simple prise de sang et un test approprié. Si les résultats sont négatifs, il suffira d’administrer un médicament mensuel au chien durant la période de risque. De façon générale, on fait le test aux environs du mois de mai et les médicaments sont donnés du mois

de juin au mois de novembre. Ne tardez pas.

Maladies transmises par les animaux aux humains.

La toxoplasmose est une maladie parasitaire causée par un protozoaire (C’est bien plus gros qu’un virus ou une bactérie) qui possède deux cycles. Le sexué, où le parasite se reproduit et qui n’existe que chez le chat, et l’asexué, que l’on retrouve chez les autres mammifères et les oiseaux. Dans ce dernier cycle, le parasite se diffuse sous forme de larves dans tout l’organisme. Une immunité s’installe alors en quelques jours, et les toxoplasmes survivants s’enkystent dans les muscles et le cerveau, provoquant ainsi des séquelles et des symptômes variés. Cependant, pour la majorité des animaux et pour plus de 90% des humains, l’infection passera inaperçue. L’homme ou la femme contaminés ressentiront une légère fièvre, parfois une enflure des ganglions et des symptômes semblables à une grippe ou à une mononucléose.

Le rôle du chat?

Le chat joue un rôle capital dans le cycle biologique du parasite puisqu’il lui permet de se reproduire. Suite à l’ingestion de viandes (oiseaux, souris, rats) infestées de kystes, des larves sont libérées dans l’intestin. Ces larves se dirigent par la circulation sanguine et lymphatique dans l’organisme du chat en visitant les muscles, la rétine et le système nerveux. Une fois leur promenade complétée en 3 à 10 jours, les larves retournent dans l’intestin du chat, où elles produisent des millions d’oeufs (sur une courte période de deux semaines) qui seront disséminés un peu partout dans le sol et ingérés à nouveau par des animaux sauvages (oiseaux, rongeurs), par des animaux de ferme (poulets, vaches, moutons, porcs) ou par l’homme directement, s’il touche à la litière sans se laver les mains après. Suite à une première infestation, les chats développent des anticorps contre le parasite et cessent d’éliminer des oeufs. Cependant, un chat gardé à l’intérieur et alimenté de nourriture commerciale exclusivement n’a aucune chance de contracter ou de transmettre la maladie.

Mode de transmission aux humains.

La majorité des experts sont d’accord: l’alimentation est de loin la principale source d’infection directe chez l’humain. Tout aliment d’origine animale (environ 200 espèces) peut être porteur de kystes. Principalement chez les herbivores qui vont à l’extérieur, dans les fermes où des chats peuvent se promener librement. Il n’y a pas que la viande; les légumes aussi peuvent être contaminés si des chats enfouissent leurs excréments dans les jardins. Les microscopiques petits oeufs peuvent, dans des conditions idéales, survivre près d’une année dans le sol. Autre particularité importante: les oeufs que le chat élimine dans ses selles n’ont aucun pouvoir de contamination dans les premières 24 heures puisqu’ils doivent subir une maturation en présence d’oxygène pour que la larve devienne infestante, après ce délai, bonjour les dégats!

Prévention

La première et la plus importante façon de prévenir l’infestation touche l’alimentation et la deuxième, le chat lui-même. Lavez bien tous les fruits et légumes avant de les consommer, surtout s’ils proviennent de votre jardin. Utilisez toujours des gants pour travailler la terre. Faites bien cuire toutes les viandes sans nécessairement les carboniser par une cuisson à 60C (quand il n’y a plus de rouge c’est OK) pendant 15 minutes est suffisante pour détruire les kystes. Ne buvez pas de lait non pasteurisé et faites toujours bouillir votre eau si la source est louche. Gardez votre chat à l’intérieur et il n’y aura aucun danger. Si votre chat va à l’extérieur, empêchez-le de chasser les souris ou les oiseaux; une clochette attachée autour de son cou fera fuir ses proies potentielles. Ne lui donnez qu’une alimentation commerciale et surtout, jamais de viande crue.

Si votre chat se promène à l’extérieur et fait ses besoins à l’intérieur, éliminez les excréments du bac à litière en dedans de 24 heures et pour plus de précautions, utilisez des gants de caoutchouc.

R.L.C.

Tags:

Leave a Reply