Sida: des médecins iraniens emprisonnés à Téhéran récompensés à Washington
AFP
WASHINGTON — Deux médecins iraniens qui avaient été emprisonnés il y a trois ans pour un présumé complot visant à renverser le gouvernement de Téhéran ont été récompensés jeudi aux Etats-Unis pour leurs efforts destinés à soigner les patients contaminés par le VIH.
Les frères Kamiar et Arash Alaei ont été arrêtés en juin 2008 et accusés d’être en contact avec les Etats-Unis afin de renverser le régime du président Mahmoud Ahmadinejad.
Kamiar, 37 ans, a été libéré il y a quelques mois et devait recevoir le prix en mains propres à Washington tandis que son aîné Arash, 42 ans, est toujours emprisonné à Téhéran.
Les deux frères, connus pour leur combat pour aider les drogués infectés par le VIH et améliorer les conditions de détention des prisonniers malades, sont considérés comme des pionniers dans le traitement des malades du sida en Iran où les discussions sur le sexe et la drogue sont taboues.
Ils ont commencé à prendre en charge les patients atteint du VIH à la fin des années 1990 et ont développé un programme alliant prévention, soins, et soutien social. Cette approche “triangulaire” a été testée pour la première fois dans la prison de Kermanshah, dans leur ville natale, avant d’être reconnue ensuite comme un modèle au Moyen-Orient.
Leur travail leur vaut maintenant le “Global Health Council’s Jonathan Mann Award” qui récompense les initiatives prises en matière de “santé mondiale et droits de l’homme”.
“Quand vous faites du bien, vous ne vous attendez pas à aller en prison”, a déclaré à l’AFP Kamiar. “Mais je n’ai jamais été déçu parce que je crois que ce que j’ai fait était juste. J’aime mon travail, et jusqu’à mon dernier souffle, je ferai de la santé publique, pour aider notamment les populations oubliées”.
Kamiar vivait depuis des années aux Etats-Unis quand il s’est rendu en Iran pour l’été, en 2008. Après avoir été emprisonné, puis libéré, il est retourné à Albany, capitale de l’Etat de New York où il vivait avec sa soeur.
“Je ne me sens pas encore libéré”, dit-il aujourd’hui tant l’incarcération de son frère l’empêche d’aller de l’avant.