1993- ROGER-LUC CHAYER L’ESSENCE DE LA CREATIVITE
Il n’est jamais facile d’effectuer une entrevue avec un artiste car il
s’agit de mettre en mots l’essence de la créativité et du talent et cette
règle s’applique à la perfection à Roger-Luc CHAYER, corniste-chef
d’orchestre.
Né en 1964, le jeune CHAYER grandit entre terrebonne et Montréal-
Nord dans une famille monoparentale modeste. Dès son enfance,
Roger-Luc se sent attiré par des formes musicales diverses et participe
à la fanfare des cadets de la marine, à un corps de clairons et à une
harmonie scolaire en même temps. A l’âge de 12 ans, il consacre plus
de 21 heures par semaine à sa musique en plus de l’école et de ses
amis ce qui peut nous parraitre excessif mais qui ne semblait nuire
aucunement à Roger-Luc.
En 1982, en pleine période de remise en question sur sa vie
personnelle et son avenir, Roger-Luc entend parler du Conservatoire
National de Nice, en france et décide d’aller y auditionner avec le rêve
d’entrer comme élève.
Le jour même de son audition, notre jeune musicien en herbe est
admis dans la classe de Paul WARIN et se voit offrir de commencer
dès l’année suivante. De fil en aiguille, Roger-Luc participe à toutes les
activités musicales du conservatoire de même qu’aux cours et se voit
remporter, au mois de juin 1985, un Premier Prix de Cor et un autre
Premier Prix de Musique de Chambre à l’unanimité des membres du
jury.
S’ammorce donc pour lui une véritable carrière qui le mènera dans les
plus grands orchestres du monde: Orchestre Régional de Cannes,
Orchestre Philharmonique de Nice, Orchestre de l’Académie
Internationale de Nice sans oublier ses contributions aux orchestres
québécois tels que l’Orchestre de St-Léonard, l’Orchestre Symphonique
de Joliette et l’Orchestre du Conservatoire de Montréal.
Roger-Luc CHAYER sera même invité au prestigieux Orchestre National
du Capitole de Toulouse, en février 1992, afin d’occuper le poste de
corniste et de spécialiste du tube wagnérien ( Instrument rare
utilisé seulement dans certaines oeuvres de compositeurs allemands).
Suite à sa présence d’une durée d’un mois, il sera invité par l’orchestre
à le représenter lors de la remise des trophées “victoires de la
musique” à Paris.
Roger-Luc CHAYER, qui ne se contente jamais de son sort, va même
pousser son idéal jusqu’à fonder deux orchestres symphoniques et à y
assumer la direction musicale. Dès ses premières prestations comme
chef, il est qualifié de ” Mozart franco- canadien” par la presse
et est soutenu par tous les paliers de gouvernements qu’ils
soient québécois ou français. L’Orchestre Méditerranéen compte plus
de 25 partenaires financiers allant de la compagnie IBM en passant
par la Délégation Générale du Québec à Paris, le Consul du Canada à
Monaco et le Club Richelieu International.
Cette carrière professionnelle peut sembler exemplaire pour le public
mais Roger-Luc CHAYER mène quand même un combat quotidien afin
que le Québec assume ses responsabilités face aux artistes : ” Le
Québec est considéré, à juste titre par les européens, comme le tiers-
monde culturel des pays riches. Nous nous réfugions sournoisement
derrière notre inculture afin de ne pas soutenir les arts et cela est
inacceptable si on veut continuer à jouer le jeu des grands…” affirme
t’il !
En 6 ans, ce musicien a créé plus de 60 emplois pour les musiciens du
Québec ou de la France et chaque jour qui passe voit un nouveau
projet germer dans la tête de ce personnage modeste malgré tout.
Roger-Luc CHAYER est aujourd’hui à Montréal et à notre grande joie, il
continue à oeuvrer pour le plaisir de nos oreilles et la grandeur de
notre culture. Solitaire et difficile à rencontrer en personne, il reste
toujours disponible à ceux qui souhaitent travailler avec un “idéaliste
concrêt”.