Par Le National
© Roger-Luc Chayer / Le National


Les français se donnent de nouveaux maires, est-ce que Nice et Paris passeront à gauche?

Jean-Marie Pottier, correspondant à Nice

Rappel : La ville en chiffres :


- Cinquième ville de France (plus de 500 milles habitants)

- Solde migratoire : + 3 619 (90-99)
- Population étrangère : 30 914
- Parc de logement social : 8%
- Taux de chômage : 10,9%
- Taxe d'habitation : 18,96%
- Taxe professionnelle : 23,05%
- Revenu moyen/hab/an : 48 549 F (d'après les revenus imposables de 1998)

Rappel : attributions et fonctions du maire :

  • Education : Construit et entretient les écoles maternelles et primaires, gère les cantines scolaires.

  • Infrastructures et urbanisme : délivre les permis de construire et gère les règlements d’urbanisme. Construit et entretient les routes, hors Routes Départementales (Conseil Général) Routes Nationales (Etat) et autoroutes (Conseil Régional / Etat / sociétés privées et/ou Sociétés d’économie Mixtes)

  • Représentant de l’Etat : Etat Civil, Listes électorales, recensement, et possibilité de créer une police municipale, ce qui est le cas de Nice, avec en prime une police municipale armée. Ce dernier point est un sujet de controverses actuel en France.
  • Social : Construit ou achète et gère des logements à caractère sociaux, possibilité de services sociaux municipaux ou attributions de subventions dans ces domaines (asile de nuits, équipement sanitaires et sociaux d’urgence). de telles structures existent à Nice soit en gestion municipale directe soit par le biais d’associations ou d’organismes dits "Para Municipaux".
  • Loisirs et culture : Finance les bibliothèques, Salles de spectacles, de sports, subventionne les associations sportives, culturelles.

Trois types de scrutins :

Communes de moins de 3500 habitants :

De 9 à 23 conseillers municipaux à élire.

Scrutin majoritaire direct.

Communes de plus de 3500 habitants : (par exemple : Nice)

De 27 à 69 conseillers municipaux à élire.

Scrutin proportionnel de listes (partis politiques) à deux tours, avec prime majoritaire (au deuxième tour, la liste en tête obtient la moitié des sièges à pourvoir).

Paris, Marseille, Lyon.

Paris : 163 conseillers, Marseille 101, Lyon 71 conseillers à élire.

Scrutin proportionnel de listes à deux tours, avec prime majoritaire (au deuxième tour, la liste en tête obtient la moitié des sièges à pourvoir).

Des résultats Nationaux, des enjeux locaux.

Les résultats au niveau national ne sont encore pas définitivement établis, la tendance est d’environ 45.6% pour les forces de gauche et de 45.2% pour la droite, soit une légère progression des premiers et un tassement des seconds au regard des élections de 1998 et 1995. Notons aussi le net recul de l’extrême droite qui passerait de 6.6% des votes à 3.2% !

A noter tout de même que ce sont les premières élections en France qui intègrent le principe de la parité hommes femmes dans les listes, et qu’apparemment les situations semblant les plus embrouillées par cette obligation d’équilibre ont trouvé des solutions honorables et semble-t-il sans trop de heurts ni violence.

Un peu plus avant dans le détail on peut constater que l’amorce de reprise économique du pays a créé un contexte favorable à la réélection des équipes sortantes. Les résultats nationaux viennent d’ailleurs le confirmer, les maires sortants semblent bénéficier de "la Prime aux sortants" en se retrouvant très souvent soit réélus dés le premier tour (A.Juppé à Bordeaux) soit en tête ( JC. Gaudin à Marseille). Ces élections sont les dernières avant les Présidentielles dans un an. Cependant, il ne semble pas que ces élections puissent servir de test aux partis politiques du fait des particularismes locaux et de l’influence de la personnalité des candidats en dehors des considérations partisanes. L’échec ou la mise en difficulté des membres du gouvernement vient confirmer l’aspect local de ces élections : les administrés veulent un Maire à plein temps (cela vient apporter de l’eau au moulin des partisans de la réduction du cumul des mandats et des fonctions), les électeurs qui se sont déplacés dimanche expriment aussi le désir de proximité, la politique municipale ne peut pas être une politique d’appareil.

Avec Paris, deux villes retiennent particulièrement l’attention : Ni Dominique Bodis à Toulouse, ni Raymond Barre à Lyon ( pour des raisons différentes) ne sont candidats à leur succession.. A Lyon, les divisions de la droite font le jeu de la gauche plurielle, les deux candidats principaux de la droites sont au coude à coude M. Mercier devançant M.Million d’environ deux points. L’un appelle au retrait, l’autre à la fusion. . Pour des raisons différentes la droite n’est pas bien placée dans ses deux fiefs. Si la gauche confirmait ces résultats au second tour ce serait une lourde perte chacun se renvoyant la responsabilité. A Toulouse, l’ensemble des forces de gauche apparaît majoritaire avec 50.88% des voix dimanche soir.

. Les chances de voir basculer ces villes à gauches sont réelles, à suivre donc. A suivre aussi dans les colonnes du National et de l'Euro-National, l’avenir de Paris, verra-t-on un candidat ouvertement homosexuel élu Maire de Paris ?

Nice

Nice : bref état des lieux :

En place depuis 1995, l’actuel conseil municipal est présidé par M. Peyrat, transfuge du Front National vers la droite républicaine (l’Entente Républicaine en 1995 et au RPR en 2001). Alors que l’ambition de M. Peyrat était d’unir autour de lui la droite traditionnelle et mettre un point final à la difficile succession Médecin (ex-maire), aujourd’hui ses relations ambiguës avec le FN, l’augmentation de la délinquance supérieure à la moyenne nationale, sa gestion contestée, son attitude et ses manières, (qualifiées par ses opposants, de droite comme de gauche, d’arrogantes et méprisantes), ont fait de ces élections une étape moins facile que prévue.

M. Peyrat, Maire de Nice

Ce bref historique ne serait pas complet si la dissidence de Mme Mathieu Obadia n’était pas mentionnée. Elle était la suppléante de M. Peyrat aux dernières législatives. Elle prit la place du député Peyrat lorsque celui-ci préférait les lambris sénatoriaux aux colonnes du palais Bourbon. Il y a quelques mois entre eux c’était la rupture et Mme Obadia demandait aux instances du RPR de retirer leur investiture à M.Peyrat et de la reporter sur sa candidature. Le motif de cette rupture est dit haut et fort : M.Peyrat, dit Mme Obadia, n’a pas respecté ses engagements auprès des électeurs. L’accusation est lancée. Et de dénoncer l’évolution de M.Peyrat et, nous citons : «l’absence de démocratie au sein du conseil municipal de Nice». Etonnement général. M.Peyrat se dit blessé par le manque de reconnaissance de "son amie", prend acte et continue sa pré-campagne, toujours avec le dossard RPR.

Abstention record, Progression de 9% pour la gauche.

Chiffres communiqués par le service" élections" de la Mairie de Nice.

Taux de participation : 47%

Se retrouvent au second tour les listes ayant obtenu 10% et plus des suffrages exprimés.

Nombre d’inscrits : 222 121 Votants : 104 373 Exprimés : 100 021

 

Jacques Peyrat ( RPR et maire sortant) : 37.25%

Patrick Mottard (Majorité Plurielle) : 28.57%

Marie France Stirbois (Front National) : 11.98%

 

Jacqueline Mathieu Obadia (Divers droite) : 8.02%

Ciccolini (Mouvent Des Citoyens, Parti Radical de Gauche) : 4.78%

J.  Icart (sans étiquette, droite) 4.72%

Caitucoli (ext droite : MNR) 3.02%

Roullier (Sans etiquette, droite) 1.64%