Tuberculose : l’OMS veut interdire les tests sanguins
Saturday, July 23rd, 2011Affaires-stratégiques.info
Première cause de mortalité des personnes vivant avec le VIH, la tuberculose tue 1,7 million de personnes chaque année. Il existe actuellement dans le commerce une quinzaine de tests sanguins permettant le dépistage de la maladie, vendus jusqu’à 30 dollars l’unité. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de publier une recommandation de politique générale dans laquelle elle invite instamment les pays à interdire l’utilisation de ces tests sanguins. Des études qu’elle a menées ont effectivement démontré les limites de ce système de dépistage.
La fiabilité du dépistage par les anticorps ou les antigènes présents dans le sang est clairement remise en question par l’OMS. La présence d’anticorps pourtant produits contre d’autres micro-organismes peut laisser croire, à tort, que le patient est atteint d’une tuberculose évolutive : différents micro-organismes ayant en commun les mêmes antigènes, les résultats ne peuvent être considérés comme fiables.
Il arrive donc que les résultats des analyses soient des « faux-positifs », ce qui peut s’avérer dangereux pour le patient : le traitement qu’il recevra pour la tuberculose peut être néfaste pour sa santé, et pire encore, la maladie dont il souffre réellement risque de passer inaperçue.
L’OMS a instauré en 2006 le Plan mondial « Halte à la tuberculose », visant à réduire la charge de morbidité à l’échelle internationale. Cette décision fait suite à la mise en place par l’ONU en 2000 des « Objectifs du millénaire pour le développement » (OMD), dont le sixième volet consiste à « Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies ». L’OMS s’est donc vigoureusement lancée dans la lutte contre la tuberculose. Le premier plan, 2006-2015, a été remplacé il y a peu par le deuxième plan, 2011-2015. Celui-ci devrait prendre en compte les progrès constatés depuis 2006 dans la lutte contre la propagation de la maladie, les changements importants des coûts de traitement liés aux personnes infectées par le VIH et la mise à jour de la composante tuberculeuse multi résistante.
Concernant le dépistage, l’OMS préconise l’emploi de tests microbiologiques ou moléculaires, qui apportent des résultats bien plus précis, et sont très majoritairement employés dans les pays occidentaux. L’Organisation travaille aussi au développement de nouveaux tests, dont l’un, salivaire, permettrait d’obtenir un résultat en deux heures seulement.