Un samedi soir alright!

Cyberpresse

(Québec) Elton John l’a chanté sitôt son arrivée sur la grande scène des plaines d’Abraham, hier : Saturday Night’s Alright. On ne le contredira pas. En fait, ce samedi soir était mémorable, le légendaire artiste étant débarqué avec un show comportant son lot de moments magiques.

Il était attendu depuis des semaines, voire des mois, le Elton. Arrivé en ville au milieu de l’après-midi, tandis que des fans patientaient déjà aux portes des Plaines, le musicien s’est efforcé de combler son monde en puisant dans son bassin de grands succès. La star a fait son entrée en arborant verres fumés, chemise pourpre et une queue de pie noire, au dos de laquelle était brodée une sirène.

En cette journée où le public avait joué du coude pour être bien placé sur les Plaines, son Saturday Night’s Alright (For Fighting) était de mise. C’est toutefois avec les trois titres suivants, tirés de Madman Across the Water (1971), qu’il a rappelé aux dizaines de milliers de gens pourquoi ils étaient si nombreux. Le vétéran de 64 ans était non seulement en voix et en verve au piano, mais il se reposait sur un répertoire qui ne manque pas de profondeur. Levon, avec ses passages soul et gospel, était superbe, alors que Madman…, elle, a donné lieu à un excellent solo de piano bluesy.

D’abord concentré sur son boulot, Elton John a commencé à cumuler les sourires durant Philadelphia Freedom.

L’interaction avec son groupe, qui affichait une très belle cohésion, combinée à l’accueil de la foule monstre, presque aussi imposante qu’aux Black Eyed Peas, ne laissait pas le vieux routier indifférent…

«C’est incroyable de jouer de la musique pour vous, aussi pour les musiciens sur l’étage avec moi», a-t-il lancé un peu plus tard, dans un français presque impeccable.

Puis, il a demandé à la foule de réserver une belle ovation à son équipe de sept musiciens et quatre choristes, où l’on trouvait de vieux compères tels le guitariste Davey Johnstone, le bassiste Bob Birch et le batteur Nigel Olsson, ainsi que les deux jeunes violoncellistes Stjepan Hauser et Luka Sulic.

À mi-parcours, le Britannique s’est permis deux pièces de son récent The Union, l’album qu’il a enregistré avec Leon Russell. Moins connues, ces pièces ont tout de même été bien accueillies.

Le dernier tiers de la soirée a connu de légères baisses de régime avec Dont’ Let The Sun Go Down On Me ou Ready For Love, mais sir Elton a rapidement remis la foule dans sa main avec Bennie & The Jets ou encore The Bitch is Back, juché debout sur son piano! «Merci, merci Québec, Je n’oublierai pas ce soir», a-t-il lancé avant de quitter la scène. Le programme, d’un peu plus de deux heures, avait été écourté de trois titres, comparativement à ce qui a été offert ailleurs dans sa tournée, mais peu de personnes semblent s’en être formalisées. Après tout, le concert a eu son lot d’interprétations mémorables, telle Goodbye Yellow Brick Road, servies par une sonorisation d’une limpidité étonnante.

Et comme un concert d’Elton n’en serait pas un sans ces ballades dont il a le secret, la vedette a livré en rappel Daniel, qui n’était pas initialement prévue, et a conclu avec Your Song.

Ses derniers mots? «Je voudrais dire un grand merci pour ce soir et pour toutes les années d’amour que vous m’avez données, a-t-il lancé, en français. Et j’espère pour vous amour, santé, peace».

Un grand rendez-vous, à la hauteur des attentes.

Aaron Neville

Pour la première partie, on a fait appel au vieux routier Aaron Neville. Le costaud artiste originaire de la Nouvelle-Orléans s’est pointé, une croix tatouée sur une joue et une casquette des Saints – la fleur de lys était à propos – vissée sur la tête. Beaucoup de reprises dans ce programme R’n'B de radio adulte, mais peu avec de la substance.

Certes, la voix haut perchée de Neville sied à merveille au genre qu’il préconise, or l’enrobage des chansons est sérieusement fade, avec ses cuivres et ses cordes synthétiques. Et puis le programme préconisé manquait de personnalité, culminant avec une Amazing Grace, où sa voix de fausset l’abandonnait. Comme première partie, on a vu mieux.


Comments are closed.